Pieds dans l'eau salée. Fin de journée.
Chaussures à la main.
Une douce trotteuse
Caressa mon poignet.
Elle ne fit pas de bruit.
Ne brutalisera plus la nuit,
La laissera avancer.
Pieds enfoncés
Dans le sable frais.
La méditation quotidienne
Eloignera les comparaisons mondaines.
C'est maintenant.
C'est à l'instant.
L'intérieur du tic tac essoufflé.
Décalage d'une vie choisie.
Dépoussiérée.
Une trotteuse fatiguée
S'endormie sur mon poignet.
Elle stoppa le bruit.
Ne s'avancera plus dans ce looping,
Vie sans dessus dessous,
Autour du point de fer,
Tête à l'envers,
Sans marche arrière.
Pieds en éventail
Face à cette ligne fuchsia doré.
Ca n'existe pas tout ça, diront-ils.
Et pourtant si. Si.
Si suspendue
Pas si facile.
Une vie prit son temps,
Au milieu de jugements indécents
Incessants, insensés,
Inconvenants, boursouflés.
Bout soufflé.
Bougie consumée.
Patience trouvée
Dans un chemin
Parcouru à pieds.
Une vie de trotteuse en liberté,
Posant son sac à dos
D'années toutes secouées,
Prit son élan en comptant jusqu'à trois.
Un. Trois.
Raccourci nécessaire.
Stopper les explications terre à terre.
Un pied devant, sable accroché,
Les pas sont lassés.
Bien loin la ligne fut tracée.
Suivre en cadence les notes perchées.
Sentir, et respirer, et s'assoir,
Et lever la tête, et hausser les épaules,
Et s'étirer vers le ciel, et baisser le ton,
Et murmurer une chanson,
Et changer de partition.
S'élancer vers une vie nouvelle.
Une trotteuse joueuse
Dansa une valse avec mon poignet.
Elle stoppa la course surchargée.
S'amusera désormais
Avec le temps perdu,
Reconnaissant d'avoir été retrouvé vivant,
Dans ce petit coin fuchsia doré,
Cet horizon des rêves réalisés,
Existant dans l'esprit ouvert
Des aventurier sans chaînes aux pieds.
Texte : Céline Justand
(2017)
©Céline JUSTAND
-Justand Mots-