Justand Mots

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DOSE DE CHOSES

Publié le 5 Novembre 2017 par Céline Justand dans Tempo, Pages

Chose qui fait avancer

Chose musicale

Chose qui plombe

Chose qui parle pour ne rien dire

Chose qui prend trop de place

Chose qui commente tout et rien

Chose qui se tait

Chose qui se ferme

Chose qui quoi quand comment où pourquoi

Chose qui fait semblant d’être humain

Chose qui se cache derrière l’inhumain

Chose qui est une chose

Chose qui se prend pour autre chose

Chose qui refuse de rester chose

Chose mise en veille

Chose mi-monstre mi-merveille

Chose qui n'a pas la bonne couleur

Chose qui n'a pas le bon poids

Chose qui n'a pas le bon âge

Chose trop jeune

Chose trop vieille

Chose trop laide

Chose pas assez laide

Chose pas assez grosse

Chose pas assez maigre

Chose dont la taille ne compte pas

Chose qui choque

Chose excisée

Chose qui s’entrechoque

Chose qui ne s’annonce jamais

Chose qui est toujours annoncée

Chose planquée dans un coin du monde

Chose mesurée

Chose qui ne se mesure pas

Chose qui se mesure trop

Chose qui refuse de se soumettre à la mesure

Chose infinie

Chose bien finie

Chose à peine finie

Chose désintéressée

Chose délaissée

Chose enlacée

Chose qui surveille trop

Chose qui surveille beaucoup trop

Chose qui surveille qui surveille qui surveille qui

Chose autre toute autre

Chose qui est, qui doit, qui fait

Chose enclavée

Chose esclave

Chose en cage

Chose pas dans la case

Chose qui pourrait faire un effort

Chose en fond de champs

Chose hors champs

Chose à contretemps

Chose universelle

Chose universelle et utopique

Chose universelle, utopique et spatiale

Chose universelle, utopique, spatiale et infinie.

 

Texte : Céline Justand

(2015)

©Céline JUSTAND

 

-Justand Mots-

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UNE DOUCE TROTTEUSE EN LIBERTÉ

Publié le 21 Juillet 2017 par Céline Justand dans Tempo

 

 

Pieds dans l'eau salée. Fin de journée. 

Chaussures à la main.

Une douce trotteuse 

 

Caressa mon poignet.

 

Elle ne fit pas de bruit.

 

Ne brutalisera plus la nuit, 

 

La laissera avancer.

 

Pieds enfoncés 

 

Dans le sable frais.

 

La méditation quotidienne 

 

Eloignera les comparaisons mondaines. 

 

C'est maintenant. 

 

C'est à l'instant. 

 

L'intérieur du tic tac essoufflé.

 

Décalage d'une vie choisie. 

 

Dépoussiérée.

 

Une trotteuse fatiguée 

 

S'endormie sur mon poignet.

 

Elle stoppa le bruit.

 

Ne s'avancera plus dans ce looping, 

 

Vie sans dessus dessous,

 

Autour du point de fer,

 

Tête à l'envers,

 

Sans marche arrière

 

Pieds en éventail 

 

Face à cette ligne fuchsia doré. 

 

Ca n'existe pas tout ça, diront-ils.

 

Et pourtant si. Si. 

 

Si suspendue 

 

Pas si facile. 

 

Une vie prit son temps,

 

Au milieu de jugements indécents 

 

Incessants, insensés, 

 

Inconvenants, boursouflés. 

 

Bout soufflé. 

 

Bougie consumée. 

 

Patience trouvée 

 

Dans un chemin 

 

Parcouru à pieds. 

 

Une vie de trotteuse en liberté, 

 

Posant son sac à dos 

 

D'années toutes secouées, 

 

Prit son élan en comptant jusqu'à trois. 

 

Un. Trois. 

 

Raccourci nécessaire.

 

Stopper les explications terre à terre.

 

Un pied devant, sable accroché, 

 

Les pas sont lassés. 

 

Bien loin la ligne fut tracée. 

 

Suivre en cadence les notes perchées.

 

Sentir, et respirer, et s'assoir, 

 

Et lever la tête, et hausser les épaules, 

 

Et s'étirer vers le ciel, et baisser le ton, 

 

Et murmurer une chanson, 

 

Et changer de partition.

 

S'élancer vers une vie nouvelle.

 

Une trotteuse joueuse 

 

Dansa une valse avec mon poignet. 

 

Elle stoppa la course surchargée.

 

S'amusera désormais 

 

Avec le temps perdu, 

 

Reconnaissant d'avoir été retrouvé vivant, 

 

Dans ce petit coin fuchsia doré,

 

Cet horizon des rêves réalisés,

 

Existant dans l'esprit ouvert 

 

Des aventurier sans chaînes aux pieds.

 

 

 

Texte : Céline Justand

(2017)

 ©Céline JUSTAND

 

-Justand Mots-

 

 

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DEMAIN

Publié le 11 Mai 2017 par Céline Justand dans Tempo

Demain, et après …

Pourquoi ne pas applaudir de plus près ?

A demain ! Sur deux pieds !

Avec notre morceau de piano bien accordé,

Notre duo à quatre mains

Fera l’ouverture demain,

Et après- demain,

Quand tu auras pris ma main.

Ça reste du par cœur pour nos dix doigts,

Sans impro,

Et de nos deux mains,

Lier un seul nom, pour deux cœurs.

Après-demain,

Ta main et ma main,

Pour deux paires de mains

Et dix doigts fois deux.

Ça fait huit doigts ?

Non.

Ça fait vingt doigts,

Qui joueront à vingt heures,

Samedi en huit.

C’est une sacrée paire de manches

Pour relever le défi,

Un beau morceau de main de maître.

Plus que deux mètres,

Mais demain,

La scène fera plusieurs dizaines de mètres,

Elle peut se compter en pieds,

Mais pas en mains.

Elle se mesure à l’aide d’un chef d’orchestre,

Un joailler d’harmonie mesurée,

Taillant avec deux mains et une baguette,

En un temps sans désaccord,

Une musique de grand maître qui prend son temps.

Hier, ou bien avant encore,

Il y avait déjà un demain,

Et un après-demain,

Qui se composent à quatre mains,

Ou bien plus,

Qui se précèdent,

Puis se laissent parcourir avec deux pieds,

Et une croche,

Qui double dès qu’on l’approche.

Si demain double sa croche,

Le morceau continue sa musique, son tempo,

Demain passe à après-demain,

Pour se souvenir l’instant où 

Tu as décidé de prendre ma main,

Pour vivre à deux nos lendemains.

 

Sculpture : Auguste Rodin

©ND

Texte : Céline Justand

(2015)

 

 

-Justand Mots-
 

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